Rouleau, encre et couleurs sur papier, support en soie
78,5 (h) × 25,5 cm [158 (h) × 37,5 cm]
Meiji, XIXe siècle
Des yeux trop grands, ouverts comme s’il s’agissait de lunettes, un visage ridé, un corps extrêmement émacié et de longs cheveux ébouriffés - tous les éléments de l’apparence de ce Yūrei sont conçus pour terrifier le spectateur. Les dents noires apparentes nous
montrent que ce fantôme est celui d’une femme. Elle est dessinée à l’encre noire, sauf ses yeux qui sont teintés de bleu comme si elle était consumée par une tranquille et puissante rancœur. Un examen attentif permet d’observer l’utilisation d’un effet intéressant dans cette peinture en trompe l’œil. Le motif (en treillis) du shōji (porte coulissante en papier) est représenté avec un effet flouté grâce à l’utilisation de la technique du shironuki (dessin des contours sur arrière-plan de couleur). Le papier du shōji est beige. Le spectre et son arrière-plan sont eux représentés dans des tons sombres. Ainsi le fantôme semble surgir d’entre les papiers déchirés. Le contraste des tons entre la femme et le shōji est impressionnant et inquiétant, il ajoute au sentiment surnaturelqui émane de cette œuvre.
Anonyme